Beatmaker/compositeur français signé sur le label I.O.T Records, également membre du groupe toulousain Droogz Brigade, Al’Tarba est un joyeux bordel. Il aurait de quoi égarer les biographes qui voudrait retracer son parcours, tant tout ou presque a été dit à son propos.
Actif depuis le milieu des années 2000, il compte derrière lui 7 LPs, 3 EPs et des collaborations à la pelle, comme Seth Gueko, Swift Guad, Nekfeu, Dooz Kawa, le Gouffre ou encore Hugo TSR — pour ne citer que le rap français. Son dernier projet en date « Le Cabinet des Curiosités », rassemblant une vingtaine d’artistes, est la preuve, s’il en fallait encore une, qu’il est l’un des artistes les plus prolifiques de son milieu. Loin d’avoir tari son imagination et encore moins son énergie, les ballades musicales de ce curieux de nature ne sauraient s’arrêter ici, en si bon chemin.
En insatiable quête de sentiers inexplorés, Al’Tarba se plait à naviguer sur le sombre voire l’horrorcore, dans la lignée de Necro et Stoupe, tout en s’embarquant au gré d’instrus electroswing à la Chinese Man, pour s’adonner parfois à des vents plus doux, dans le sillon d’artistes abstract tels que RJD2 ou DJ Shadow. Identifiable par ses sons aux ambiances aussi ténébreuses qu’enfantines, aux influences cinématographiques toujours perceptibles, Al’Tarba s’avère être définitivement un artiste solo cultivé, revendiquant la complexité et déchirant toutes les étiquettes à commencer par celle du puriste.
Dans son dernier album, Al’Tarba nous propose une immersion dans un univers tantôt féérique, tantôt cauchemardesque. De l’horrifique mauvais rêve à la comptine lumineuse, «La Fin des Contes présage dores et déjà la consécration d’un de ses projets les plus aboutis.